Acheter du bitcoin dans un marché baissier à Dakar (Sénégal)

Bitcoin est une monnaie confiance par opposition aux monnaies dette

L'utilisation de Bitcoin augmente à Dakar (Sénégal)

Les cryptos sont rentrées en marché baissier depuis le 10 novembre 2021 avec un plus haut à 68 990 dollars pour Bitcoin. Et depuis, la descente aux enfers s'est amorcée jusqu'à un plateau à 40 000 dollars entre janvier et mai 2022. Certains ont cru que leur supplice était alors terminé. Mais au mois de mai, l'USDT de Terra, le stablecoin à la mode de l'époque, explose littéralement en vol, en générant quelques dizaines de milliards de dollars de pertes dans les portefeuilles des possesseurs de LUNA et d'USDT, plus différentes entreprises liées à cet environnement.

L'explosion de Terra

L'explosion en vol de Terra est très intéressante car cela permet de comprendre certains mécanismes financiers sous-jacents. Le principe d'un stablecoin, c'est d'être arrimé sur le prix de quelque chose d'autre. Cela peut être une monnaie comme le dollar ou alors le prix de l'or, ou tout ce que vous voulez. L'objectif, c'est d'arriver à répliquer la valeur d'un actif dans le monde de la blockchain. C'est pour cela que les stablecoins sur le dollar sont très pratiques. Aujourd'hui, pour la conservation du pouvoir d'achat à court terme, dans la finance, on n'a pas beaucoup mieux que le dollar en termes de stabilité. Il y a donc beaucoup de projets cryptos qui cherchent à faire le meilleur stablecoin dollar en utilisant divers mécanismes.

Fonctionnement des stablecoins USDT et USDC

La façon la plus simple est de mettre des équivalents dollars dans une boîte et émettre un stablecoin pour chaque vrai dollar équivalent que l'on a séquestré. Les clients qui achètent un USDC ou un USDT peuvent alors venir avec leur stablecoin chez son émetteur et demander ce que l'on appelle un REDIM, à savoir, rendre un USDC pour obtenir un vrai dollar en contrepartie. Il y a donc deux mécanismes de base à comprendre, le MINT qui consiste à créer un USDC en contrepartie du dépôt d'un dollar, et le REDIM, la destruction d'un USDC afin d'obtenir en retour un vrai dollar. C'est simple et on comprend que ça marche bien, mais le problème de cette méthode, c'est qu'il faut avoir confiance dans l'entreprise qui vous garantit qu'elle a bien la contrepartie en dollars pour tous ces stablecoins émis. C'est pour cela que Pablo Ardoino, le CTO de Bitfinex et de Tether, a répété inlassablement pour rassurer les utilisateurs de l'USDT qu'il est bien backé par de vraies réserves en dollars (preuves de réserves) qui sont intactes et que les MINT et les REDIM ont été possibles avec Bitfinex en tout temps, pendant n'importe quelle crise.

Terra luna (UST)

Maintenant que vous êtes familiers avec les concepts de MINT, REDIM et de collatéral, on peut parler de Terra Luna et de son stablecoin, l'UST qui signifie US Terra. Comme le collatéral est cher, certains ont essayé d'imaginer comment on pourrait faire un stablecoin dollar sans utiliser de dollars. Comme il faut bien que la valeur du stablecoin soit garantie par quelque chose, Dokwon le fondateur de Terra a eu l'idée de faire l'UST en le collatéralisant avec la valeur de sa propre idée. Dokwon a dit la chose suivante, je vais vous faire deux tokens, deux cryptos, un token qui sera arrimé aux dollars, l'UST Terra, l'UST donc, et un token qui sera arrimé aux projets dont le cours sera variable, le Luna. Le Luna a de la valeur car j'ai une grande communauté qui pense que l'on peut faire un stablecoin sans dollars et que moi j'ai trouvé la recette algorithmique pour le faire. Puisque le Luna a de la valeur, je peux m'en servir comme collatéral pour garantir mon US Terra. La machine et la communication sont lancés et elle va concentrer des dizaines de milliards de dollars.

Effondrement de Terra Luna

Alors comment tout cela s'effondre? Eh bien par là où le projet a pêché, c'est à dire par la confiance. Lorsque les gens perdent confiance dans la solidité du système Terra-Luna, alors tout s'effondre. Un matin, on ne sait pas trop pourquoi, mais quelques centaines de millions en USD sont vendues et le cours de l'UST tombe en dessous d'un dollar. Le mécanisme de collatéralisation par le Luna se met en marche et l'UST retrouve sa parité à un dollar. Mais pour des raisons qui restent obscures, les gens continuent de vendre des USD et au bout d'un moment, les gens perdent confiance dans la valeur du projet. Donc, la valeur de Luna commence à chuter et du coup, celle de l'UST aussi puisqu'il est de moins en moins collatéralisé. Une fois que la capitalisation du Luna passe en dessous de la capitalisation des USD, la valeur de la confiance n'est plus suffisante pour garantir les USD en circulation et tout s'effondre.

Comparaison avec l'USDT Et l'USDC

S'il y avait également une perte de confiance brutale sur l'USDC ou l'USDT, le stablecoin collatéralisé par des vrais dollars, en admettant que toutes les réserves soient bien propres et correspondent au stablecoin émis, et bien le stablecoin disparaîtra tout simplement car chaque vrai dollar aura été rendu à chaque propriétaire de ces stablecoins.

Plusieurs dizaines de milliards de pertes

Avec Terra Luna, c'est différent car il faut comprendre que la valeur de la confiance peut varier. Donc, si au début le jeton Luna avait une capitalisation bien plus grosse que le Terra Dollar, une forte chute de la confiance a entraîné une perte sèche pour tous les détenteurs de Terra qui étaient censés être garantis, car le collatéral en réalité a disparu. Cette mauvaise expérience à plusieurs dizaines de milliards de pertes nous apprend une nouvelle fois que l'on ne peut pas garantir une valeur stable par de la confiance.

L'exception bitcoin

La seule exception à ce qui a été dit plus haut, c'est Bitcoin. La valeur de Bitcoin, c'est précisément la valeur qu'on veut bien lui donner. La valeur de Bitcoin repose fondamentalement sur la même idée que le token Luna. Mais alors quelle différence ? Pourquoi croire en Bitcoin ?

Bitcoin est une monnaie confiance par opposition aux monnaies dette, alors que Luna était un projet. Or, un projet sert à anticiper la valeur future. Quand j'achète une action d'une entreprise, j'anticipe la valeur qu'elle créera dans le futur. Par contre, une monnaie confiance sert à capitaliser la valeur passée que j'ai dû donner pour l'acquérir, comme l'or. Quand j'achète de l'or, je cède de la valeur que j'ai accumulée pour la constater sous la forme de lingot d'or. Le deuxième secret, c'est qu'il ne peut y avoir qu'une seule monnaie confiance dominante. Aujourd'hui, la monnaie confiance reine, c'est l'or. Mais Bitcoin, qui évolue dans la sphère internet, a pour vocation de détrôner l'or. D'ailleurs, c'est pour cela que Bitcoin est risqué. Mais, s'il a de la valeur, et si on perçoit de la valeur future pour Bitcoin, alors c'est de là que viendra la hausse de son cours, alors, il détrônera l'or.

Chute du bitcoin à 20000$

La raison principale de l'échec de Terra Luna était une raison économique fondamentale. Mais, ce choc génère tout de même une secousse immense sur le marché des cryptos et renvoie Bitcoin à 30 000 dollars pour se stabiliser ensuite sur un plateau vers les 20 000 dollars, à partir de juillet 2022. Cette fois, c'est un seuil psychologique, car 20 000 dollars, c'est peu ou prou le dernier maximum atteint lors du précédent cycle en 2017. Beaucoup ont donc été très optimistes sur ce niveau de prix, ça ne peut pas baisser plus bas.

L'escroquerie de FTX et Alameda Research

Et voilà qu'un scandale encore plus gros que Terra Luna explose la semaine du 7 septembre 2022, la faillite de FTX classée dans le top 4 des plus gros exchanges au monde, selon les critères observés. Mais FTX, ce n'est pas qu'une entreprise qui fait de l'échange de cryptos, c'est aussi un token, le FTT, qu'elle a créé et qui a connu une capitalisation maximum de près de 8 milliards de dollars à son sommet en septembre 2021. Aujourd'hui, le FTT ne vaut plus que 500 millions de dollars et on peut se demander par quel acte de foi certains pensent encore qu'ils vont s'en sortir.

Enfin, FTX, c'est aussi la société de gestion Alameda Research qui a dégagé jusqu'à un milliard de dollars de bénéfices par an en trading. Arrêtons-nous un peu sur Alameda Research, créée en 2017, qui était avant tout une société d'arbitrage. C'est quelque chose de très classique en finances traditionnelles, lorsque vous constatez que l'action Air Solide vaut moins cher à Paris qu'à New York, vous l'achetez à Paris et vous la revendez à New York tout simplement. Sauf que dans la finance traditionnelle, les marchés sont aujourd'hui très bien arbitrés, tandis que dans la crypto, comme ce sont des marchés plus jeunes, il y a de l'argent à gagner en faisant ce travail qui est nécessaire pour la bonne cohérence des marchés.

Sauf que Alameda ne s'arrête pas là, l'histoire devient sombre lorsque FTX décide d'envoyer les dépôts de ses clients chez Alameda pour qu'il s'amuse avec, ce qui est formellement interdit puisque l'on ne joue pas avec les dépôts de ses clients. De plus, Alameda commence à faire bien plus que de l'arbitrage sur les marchés et finira par manger tout l'argent des clients qui avait été confié par FTX. FTX et Alameda auront également profité de tout ce cash qui vient de leurs clients pour pousser à la hausse le token FTT, ce qui est également interdit. Enfin, FTX et Alameda investissent dans des projets comme Solana et bien d'autres, plus d'une centaine, en posant comme condition que ces projets doivent mettre leur trésorerie en FTT.

FTX était une gigantesque escroquerie.

Le principe est assez simple, vous allez voir un petit projet, vous lui donnez 5 millions pour se lancer, il lance sa levée de fonds, avec sa levée de fonds il lève 50 millions et FTX, en donnant 5 millions à un petit projet, se retrouve avec 40 millions de trésorerie en plus puisque vous, en tant que leader du projet, vous confiez l'argent dont vous n'avez pas besoin issu de votre levée sur les comptes de dépôt de FTX. Au final, la pyramide s'effondre avec la baisse des marchés cryptos qui fait baisser la valeur du FTT, mais aussi grâce à la participation de son premier concurrent Binance qui finit de pousser FTX dans les escaliers en vendant massivement tous les tokens FTT en sa possession le 5 novembre.

La campagne de Joe Biden financée par FTX

Le problème avec FTX, ce n'est pas la crypto, c'est tout simplement les patrons qui sont des escrocs. Et cela va loin, FTX a financé la campagne de Joe Biden pour environ 40 millions de dollars et Gary Gensler, le responsable de la réglementation crypto à la SEC, le gendarme des marchés financiers américains est aussi suspecté d'avoir eu des liens à la fois avec la directrice d'Alameda Research et Sam Bankman-Fried, le PDG de FTX. Alors, aujourd'hui, on ne sait pas trop au quel rôle ont pu jouer Gary Gensler et Joe Biden.

Le 11 novembre, son patron annonce officiellement que Alameda Research et FTX, dont il est aussi le dirigeant, font officiellement faillite. C'est un séisme dont toutes les ramifications ne sont pas encore connues à cette heure.

Bitcoin reste une valeur sûre

Au final, Bitcoin passe de 20 000 à 16 500 dollars. Mais que peut-on apprendre de tout cela ? Et bien, que Bitcoin n'a strictement rien à voir avec tout ça. Bitcoin fonctionne très bien et publie toujours un bloc toutes les 10 minutes. La sécurité du réseau, à savoir la puissance de calcul mise en œuvre pour sécuriser les transactions, est à son maximum et en progression constante.

Cela signifie que de nombreux acteurs pensent que le réseau a de l'avenir puisqu'ils sont prêts à investir beaucoup d'argent pour saisir cette opportunité de rémunération. Pour information, aujourd'hui, un conteneur de 300 machines qui nécessite d'être alimenté par environ 1 MW de puissance coûte environ 1 million de dollars et dégage une puissance de calcul de 30 petaH, soit environ 0,1% du réseau. Donc, comme approximation très grossière, dites-vous que la valeur actuelle du minage de Bitcoin, c'est environ 1 milliard de dollars. Et dites-vous encore que ce prix de 1 milliard a baissé de 80% depuis le dernier plus haut de Bitcoin. Car oui, le prix des machines est indexé au prix de Bitcoin.

Cela fait aussi de Bitcoin le réseau informatique le plus sécurisé au monde, car il cumule la plus grande puissance au monde que l'on ait jamais connue. En ce qui concerne l'utilisation de Bitcoin, on peut regarder deux indicateurs. Premièrement, le nombre d'adresses actives sur le réseau. Là, vous pouvez voir qu'il est structurellement en augmentation également. Pas de problème de ce côté-là, il y a bien des hauts et des bas, mais la tendance est clairement à la hausse. Et puis, deuxièmement, on peut regarder le développement du réseau Bitcoin secondaire que l'on appelle Lightning Network. Pour faire simple, lorsque vous faites une transaction sur Bitcoin, cela peut vite coûter cher. Aujourd'hui, il faut compter un peu moins d'un dollar pour faire une transaction, donc lorsque vous voulez payer votre café, ce n'est pas très rentable. De plus, sur le réseau principal, on doit attendre au plus 30 minutes pour valider la transaction de façon certaine. 80 centimes de frais à plus 30 minutes d'attente pour payer un café, ce n'est pas génial.

Le Lightning Network

La communauté Bitcoin a inventé ce que l'on appelle le Lightning Network, qui est conçu pour les petits paiements. Au lieu d'acheter des Bitcoins sur la chaîne principale, vous achetez des centièmes, des millièmes ou des millionièmes de Bitcoins, que l'on appelle des Satoshi, et vous les utilisez pour payer votre café. Là, la transaction est instantanée et il n'y a pas de frais.

Comment mesurer l'activité sur Lightning Network pour savoir si ça marche ?

Lorsque vous utilisez Lightning, vous devenez ce que l'on appelle un nœud. Donc, quand vous créez votre portefeuille Lightning pour pouvoir payer des petits commerçants, vous rajoutez un nœud supplémentaire au réseau. Donc, une façon de mesurer l'augmentation du nombre d'utilisateurs, c'est de regarder le nombre de nœuds.

Donc, si la quantité de Bitcoin en circulation augmente et que le nombre de nœuds augmente, on peut penser que ça se passe plutôt bien pour Bitcoin en termes d'adoption. Par contre, il y a quand même un problème dans tout ce qu'on vient de dire.

Qui utilise le réseau Lightning?

Bitcoin est utile comme moyen de paiement dans les pays qui ont des problèmes monétaires graves, car il faut que les inconvénients liés à la très grande volatilité de Bitcoin soient compensés par d'autres avantages par rapport à votre situation personnelle.

Si vous êtes américain et que vous avez de la famille au Salvador, Western Union vous prendra environ 25% pour leur envoyer de l'argent pendant ce transfert. Beaucoup de gens utilisent alors Bitcoin pour faire ces transferts. Ce phénomène d'envoi d'argent au pays s'appelle la rémitance. Et dans le cas du Salvador, cela coûte au pays environ 400 millions de dollars par an. C'est un gain potentiellement énorme et son président, Naïve Bukele, ne s'y est pas trompé. Pour la rémitance, vous achetez pour 100 dollars de Bitcoin, vous l'envoyez à votre mère au pays sur son wallet qui va les rebasculer en dollars sur place et hop, en moins d'une demi-journée, vous avez envoyé pour 98 dollars, frais compris, au Salvador. À cette échelle de temps, la variation des prix de Bitcoin n'est pas un problème car tout cela se passe grosso modo en moins d'une heure. Par contre, si vous aviez fait ce transfert de 100 dollars avec Western Union, votre maman n'aurait reçu que 75 dollars. Donc, le gain est énorme pour les habitants. Encore plus fort, au Salvador, on sait que la rémitance coûte 400 millions de dollars par an.

C'est la même chose en Afrique, sauf que l'on ne dispose pas des chiffres car les statistiques financières dans de nombreux pays africains sont inexistantes. Mais l'Afrique, c'est une autre échelle par rapport au Salvador, en termes de population, on change d'univers. Sur le site ndonge.net pour le Congo, si vous envoyez 100 dollars de France à quelqu'un au Congo via Bitcoin, il recevra environ 105 dollars. Il en reçoit plus que vous en envoyez, parce que le Congo est un pays soumis à une myriade de sanctions financières et économiques, donc faire rentrer de l'argent n'est pas facile, voire impossible. Donc, il y a un premium pour ceux qui sont capables d'envoyer des Bitcoins là-bas. Un Bitcoin coûte plus cher au Congo par rapport au prix du marché car ils sont plus durs à faire venir, et c'est ça le travail de ndonge.net. Ils achètent des Bitcoins à 105 dollars, 107 dollars, et ils les revendent à 120 dollars sur le terrain parce que le travail pour y arriver est énorme.

Quand vous envoyez de l'argent au Congo depuis la France, vous envoyez 100 euros, si vous le faites avec Western Union, il va en arriver 75, tandis que si vous passez par Endongue et Bitcoin, et bien vous allez envoyer 100 euros, et c'est 105 dollars qui vont arriver là-bas en mobile money qu'elle peut dépenser sur place.

C'est quoi la mobile money?

En Afrique, les locaux se débrouillent en faisant des échanges de valeurs en crédit téléphonique pour éviter la volatilité liée à la baisse de leur monnaie locale.

Mais la mobile money est opérée par des opérateurs téléphoniques privés avec tous les problèmes que cela peut poser. Est-ce que vous auriez vraiment confiance si c'était Orange votre banque ? En Afrique c'est le cas pour beaucoup de personnes qui se passeraient bien d'avoir Orange sur le dos. Donc, Bitcoin, dans ces pays avec de graves problèmes monétaires, c'est un outil incroyable qui se développe vite en tant que moyen de paiement.

Ce qui est intéressant, c'est que l'augmentation de la vélocité de la monnaie est en rapport avec sa volatilité. Cela veut dire que si l'or aujourd'hui a une volatilité de 20% par an, c'est en bonne partie à cause du faible nombre d'échanges. Donc, Bitcoin devrait voir sa stabilité augmenter grâce aux utilisateurs dans ces pays pauvres qui vont contribuer à élargir sa base d'utilisateurs et augmenter la vélocité de la monnaie. C'est pour cela que les Occidentaux ne se rendent pas compte.

Il faut être conscient que l'adoption de Bitcoin avance et que les Occidentaux ont une perception de la réalité très restreinte. Au Nigeria, c'est de l'ordre d'un Nigérien sur trois qui utilise Bitcoin. Bref, la hausse du trafic sur le réseau vient en bonne partie de ces pays. Bitcoin va bien

Encore une fois sur Bitcoin, fondamentalement, tout va bien, les fondamentaux sont solides et progressent. Mais alors, et le reste ? Et les autres cryptos, ça donne quoi ? Il n'y aurait que Bitcoin de valable et d'utile ? Eh bien non, Bitcoin, c'est de l'or numérique qui est destiné à se développer à minima en tant que moyen de paiement et réserve de valeur.

Pour le reste, il y a les blockchains qui gravitent autour du réseau Ethereum, et la finance décentralisée notamment. Et là, ce n'est pas encore assez mûr, mais on peut quand même faire des choses. On commence à trouver des protocoles décentralisés comme Curve ou AVE par exemple. Le gros avantage de ce champ de la crypto, c'est qu'il est parfaitement adapté à la débancarisation, car on peut faire circuler des stablecoins en dollars, et on dispose aussi d'outils financiers de base pour emprunter, prêter, placer, etc. C'est sur ces deux aspects, Bitcoin et la finance décentralisée, que je veux vous amener. Bitcoin pour stocker la valeur à long terme, et la finance décentralisée pour vous débancariser.

En Résumé

L'histoire FTX nous en apprend autant sur la nature humaine que sur la fragile économie du Bitcoin.

FTX est juste l'histoire d'une escroquerie de plus du vieux système de la centralisation des dépôts dans des tiers de confiance qui sont devenus, avec le temps, des tiers de méfiance, qui financent le pouvoir politique dans le plus grand capitalisme de connivence qu'il soit. Il y a aussi des questions soulevées sur le fonctionnement de la blockchain Ethereum, sur l'incensurabilité, voire la décentralisation, et que ce sont de vraies questions que la communauté Ethereum a bien en tête et auxquelles elle réfléchit. Mais Bitcoin marche très bien, son adoption se poursuit, et il fait ce pourquoi il est conçu. En ce qui concerne Ethereum, c'est aussi un formidable outil, avec son cortège de nouvelles possibilités.

Nous avons de la chance de pouvoir entrer dans cet écosystème aux conditions du moment. Il y a des risques, mais l'asymétrie est énorme avec les gains potentiels.